Aujourd’hui, c’est foot anglais !

[EckA2R]

L'histoire commence le 28 août 1999,  dans trois semaines, c’est mon anniversaire, je suis grand, je vais avoir 9 ans.

Avec mes parents, nous rentrons à peine de nos vacances, passées à Anduze.

La division 1 a repris depuis une semaine ou deux mais ce samedi après-midi c’est un match du championnat d’Angleterre qui attire l’attention de mon père. L’AJ Auxerre ne joue que demain, une petite folie anglaise  pour le goûter ne lui portera donc pas préjudice.

 

Ma relation avec le football ? J’aime bien, c’est un peu un rituel, le week-end l’AJA joue, mon père regarde et moi je lui tiens souvent compagnie. Sans passion.

Aujourd’hui, le cadre change, l’ambiance également. A la télévision, je vois un peuple rouge chanter à gorge déployer, et je demande à mon père : « C’est une finale ? Y’a beaucoup d’ambiance, c’est sure que c’est une finale ! » Et à lui de me répondre : « Non pas du tout, c’est juste une belle affiche de la 4ème journée du championnat d’Angleterre ».

Cette affiche, c’est Liverpool – Arsenal, à Anfield Road (on lui pardonnera le « Road »).

 

J’aime bien le changement, je décide de regarder ce match avec lui. Au bout de 8 minutes de jeu, un certain Robbie Fowler ouvre le score pour Liverpool, je suis déjà conquis. Comment expliquer la fusion qu’il se passe à ce moment-là entre l’équipe locale et moi-même ? Je ne le sais toujours pas aujourd’hui, presque 14 ans plus tard.

Ce match, je ne le vis plus de la même manière, et le football je ne le vois plus de la même façon. Quand Patrick Berger marque le deuxième but des Reds en fin de match,  je me surprends à me lever et crier. C’est là que toute l’histoire a commencée.

Mon père, quant à lui, apprécie, il me révèle qu’il a toujours rêvé d’aller faire un tour à Anfield (Je ne vous le cache pas, il a encore dit Anfield Road).

Satisfait de me voir prendre autant de plaisir devant un match de football anglais, il me promet de me montrer d’autre match de Premiership lorsque ça passera à la télévision.

Aujourd’hui, je me rappelle encore de ma réponse : « Le championnat ce n’est pas obligé, mais Liverpool si, j’en veux encore, j’en veux 50, 100, 500 !»

 

Il y a une chose que je ne vous ai pas dite à propos de moi: j’aime les chiffres, les dates et les statistiques. J’aime compter et analyser mes calculs, et depuis le 28 août 1999, je compte. En effet depuis ce jour je n’ai cessé de compter le nombre de matchs de Liverpool que je voyais. Je n’ai jamais lâché, à tel point que je compte toujours aujourd’hui.

Le 8 avril 2013, Liverpool a reçu l’équipe de West Ham United, dans le cadre de la 32ème journée de la Premier League, et pour la 500ème fois de ma vie, j’ai regardé ce match avec passion, fougue et envie.

En effet, je l’ai fait, ma phrase anecdotique balancée lorsque je n’étais encore qu’un enfant a pris ce jour-là tout son sens. Le match en question, il n’y a pas de raison d’en parler, c’est encore récent, et je ne suis pas sure que certains aient envie qu’on remue le couteau dans la plaie, tant ce 0-0 a pu nous frustrer.

 

Mais c’est ça Liverpool, les 500 matchs ne pouvait pas se terminer à 2-0 pour nous avec des buts de celui qu’on appelle God Robbie Folwer et de l’élégant joueur tchèque qu’est Patrick Berger.

Qu’on se rassure, en 14 ans, il y a eu beaucoup mieux que ce Liverpool – Arsenal, et pire que ce Liverpool – West Ham.

En février 2001, j’ai vu pour la première fois mon équipe remporter un trophée, la League Cup contre Birmingham City. La joie que cela m’a procurée est encore aujourd’hui indescriptible. Cette saison-là, j’ai eu le bonheur de voir les Redmen remporter 5 titres, dont 3 majeurs. L’année d’après à vue l’arrivé d’un fait nouveau dans mon histoire de supporteur : Les larmes. Des larmes de tristesse quand Liverpool perd 4-2 à Leverkusen en quart de finale retour de la Ligue des champions. Une défaite qui nous élimine alors qu’on a si longtemps eu en main cette double confrontation. Pour moi c’est un premier échec européen, mais c’est aussi le soir où je me suis rendu compte que j’avais ce club dans la peau.

 

Je ne vais pas ressasser l’histoire jusqu’à aujourd’hui, car au niveau des Reds, vous la connaissez aussi bien que moi.

Ce qu’il me reste à vous faire partager, ce sont les valeurs que ce club m’a transmises au fil de ces 14 années merveilleuses. Le respect de l’adversaire, l’abnégation, le courage et la bataille (Notamment par rapport à la lutte pour la justice, après le drame d’Hillsborough, toujours présente aujourd’hui).

Ma plus grande fierté n’est pas d’avoir vu 500 matchs de Liverpool, car aujourd’hui avec les moyens technologiques que l’on a, c’est facile. Ce qui me rend fier aujourd’hui c’est d’aimer ce club encore plus chaque jour, et surtout d’avoir mis les pieds à Anfield, (le 11 août 2011 pour la visite, et le 13 dans le Kop, pour Liverpool – Sunderland, 1ère journée de la saison 2011-2012) grâce à la French Branch de Liverpool France, et surtout grâce à Ant qui m’a beaucoup aidé pour ça.

 

Enfin, pour conclure cette histoire personnelle que je vous fais partager, je tiens à dire, non sans fierté, que j’ai réussi à faire avec mon père ce qu’il n’a pas su faire pour moi. Je ne suis pas supporter de l’AJ Auxerre, en revanche ma passion pour Liverpool s’est transmise de fils en père.

C’est le plus beau cadeau que je pouvais lui faire, car sa petite folie anglaise de l’été 1999 a changé ma vie.

 

Anthony

 

Modifié le 18 avril 2013 par EckA2R

[kikinou]

wouawou , je viens d'oublier que j'ai passé une journée de merde en te lisant . merci !

[EckA2R]

Merci Manu ! Ça me fait vraiment plaisir.

[Brittanyred]

C'est bien rédigé, en plus.

Réflexe de prof...

C'est une véritable émotion partagée.

Moi c'est la Cup en 1992. Là, j'ai vraiment compris que je voulais voir ce club gagner. Et puis le retour de Cantona : quand on est français et que l'on hurle de joie quand Fowler marque, tout est dit... Idem quand on peste de rage que Cantona (brillant joueur) marque ce satané but de Cup... Et puis Berger & Co qui atomisent Chelsea (1997?)

C'est un très bon réflexe de faire des stats. Continue.

[EckA2R]

Merci beaucoup pour la rédaction, c'est un point sur lequel j'essaye vraiment de m'appliquer !

Je suis d'accord avec toi, cette période des 90's, même si l'on dit qu'on a fait un break lors de cette décennie, il en reste des matchs de légende !

Tout ceux que tu as cités, auxquelles j'ajouterai la remonté contre Man United à Anfield, de 0-3 à 3-3, avec un Nigel Clough en feu ! Et le double 4-3, deux saisons de suite contre Newcastle, avec Keegan sur le banc des pies en 1996 et Dalglish en 1997.

Et j'en oublierai presque le hat-trick de Fowler en 4 minutes contre Arsenal ... Quel spectacle !

J'ai revu tous ces matchs a posteriori car ils ne correspondent pas à ma période, mais ça montre que tu as pu rapidement vibrer Brittany, malgré le manque de trophée.

Merci pour les stats, j'adore ça.

Modifié le 18 avril 2013 par EckA2R