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      Souscriptions OUVERTES !   06/06/2022

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      Billetterie et Formulaire de Demande de Place !   19/06/2022

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Rouge ou mort


rafalabamba

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Rouge ou mort ou comment le football est plus qu’un mode de vie ou une religion…

Une fois le lecteur habitué à l’écriture de David Peace volontairement répétitive (l’auteur mentionne quasiment tous les matchs d’une saison avec la composition de l’équipe et le déroulé du match) et saccadée (Bill se lève, Bill boit un verre d’eau, Bill déglutit…), afin de donner à ce récit un caractère hypnotique, captivant même celui totalement imperméable au football et à Liverpool, il ne peut que se plonger avec avidité dans la vie d’un homme décrit de manière christique, Bill Shankly, légendaire manager des Reds de 1959 à 1974 (bien qu’il ait piteusement débuté par deux défaites 0-4 et 3-0 en deuxième division).

          Il est d’ailleurs dommage que la couverture de la version française, contrairement à l’édition originale, ne reprenne pas un portait du grand homme (emmenant ses hommes lors d’un Charity Shield contre le Leeds de Brian Clough, objet d’ailleurs de son précédent ouvrage sur le foot The damned United, lecture également hautement recommandable), un motif inspiré de l’Union Jack s’y substituant sans trop de raisons puisque Shankly, comme il se décrit avant tout lui-même, a été adopté et ne vit que pour Liverpool et ses habitants.

Le livre rend d’ailleurs parfaitement la ferveur entourant les derbys de la Mersey : Shankly, après une défaite 0-5 la saison précédente, motive ses joueurs pour qu’ils rendent la politesse, ce qui fut fait avec une victoire 5-0 contre les toffees !!!

          Cette fresque de la prise de fonctions de Shankly en 1959 à sa démission en 1974 jusqu’à sa mort en 1981 permet de se plonger dans une page glorieuse du football anglais même si les prémices des dérives du football moderne commencent déjà à poindre à travers ces 700 pages.

          C’est une période où les forces dominantes sont Manchester United, qui connaîtra après les années 60 un rapide déclin passant en six ans du statut de champion d’Europe à celui de relégué, Everton, Leeds ou Derby County. Les joutes européennes amènent les Reds à se confronter à des futurs grands d’Europe comme l’Ajax de Cruyff, le Bayern, Ferencvaros et même Leeds en ½ finale coupe de la ville des foires…En cas d’égalité, la qualification peut même reposer sur un pile ou face contre l’équipe adverse.

        C’est, avant tout, un temps, où joueurs et entraîneurs ne sont pas encore totalement obnubilés par l’argent et les avantages qu’ils procurent : Shankly, comme son pendant à Manchester United Matt Busby, avec lequel il entretient des relations quasi-fraternelles, vivent dans la même maison qu’à leur arrivée à Liverpool ou Manchester.

        Les revalorisations salariales portent sur 100 £. Une anecdote savoureuse est d’ailleurs narrée : Suite à la victoire en championnat, le board décide de revaloriser les contrats de chaque joueur à hauteur de 100 £. Shankly, soucieux d’éviter la gabegie, propose une revalorisation de 80 £ et s’accorde avec Brian Hall, qui demandait 80 £ en espérant en avoir 40…

     Shankly est décrit par David Peace comme un homme fondamentalement honnête. C’est lui qui aide à désherber la pelouse avec son staff ou répond personnellement aux courriers adressés par les fans. Il restera très accessible suite à sa démission du poste de manager, jouant au foot avec les jeunes scousers ou allant voir les malades dans les hôpitaux. Pour lui, le football est le sport du travailleur et constitue, avant tout, une religion voire un mode de vie basé sur la fraternité.

     Les difficultés financières et la relation forcément complexe avec ses dirigeants existent pourtant : Shankly rate ainsi le recrutement de Brian Clough, Charlton (proposant 18.000 £ alors que son club en voulait 20.000 £) ou Banks (qui était trop cher pour un gardien avec une indemnité demandée de 60.000 £). C’est d’ailleurs Moores, président d’Everton mais actionnaire de LFC, qui contribuera au financement des arrivées de Yeats et St-John…

     Peace décrit une période où la sportivité et une certaine spontanéité subsistent sur les terrains et dans les vestiaires. Shankly a ainsi posé une caisse de champagne dans les vestiaires visiteurs à Anfield afin que les joueurs de Leeds puissent fêter dignement leur titre de champion (et pourtant les relations avec leur manager Don Revie étaient plus conflictuelles qu’avec Matt Busby ou Brian Clough devenu manager).

    Cette sportivité n’empêche pas une certaines roublardise : Avec la précieuse aide de Bob Paisley, les testicules de St-John sont « colorées » pour faire croire à une rude agression sur ses parties intimes afin d’amadouer les responsables de la fédération souhaitant sanctionner sévèrement le joueur…

    Les supporters des Reds pouvaient également se révéler facétieux et, à l’occasion, repeindre les poteaux en rouge à Goodison Park avant un derby ou avant la finale de C2 malheureusement perdue contre Dortmund. A travers ce roman, on voit cependant émerger le début du hooliganisme dans le football anglais avec des bagarres ou des envahissements de terrain…

    La relation avec les joueurs, surtout en fin de carrière, est également empreinte d’ambiguïté : Roger Hunt jeta ainsi son maillot après un remplacement. Shankly eut à gérer des difficultés similaires avec des joueurs emblématiques de ses équipes comme Tommy « Iron Man » Smith, Brian Hall ou Ian Saint-John. David Peace le décrit alors comme un homme pratiquement aussi malheureux que ses joueurs sur le déclin, amenés à être remplacés pour le bien de l’équipe.

    Il sera lui-même dans une posture similaire à l’annonce de son départ du poste de manager. Il s’était régulièrement interrogé sur la poursuite de sa carrière de manager qui s’effectuait au détriment de sa vie de famille ou de ses loisirs. Le boot-room ne prenait, en effet, quasiment pas de vacances à l’été préparant déjà la nouvelle saison. Quand il était grippé, c’est la menace d’une contagion du virus à l’équipe qui le retenait de venir à Anfield…

   Ayant du mal à s’appliquer le principe qu’il appelait pourtant de ses vœux en tant que manager d’une rupture nette avec le club, il aura tendance à « s’accrocher » si bien que le président lui demandera de ne plus venir à Anfield ou Melwood en même temps que les joueurs afin de laisser à Bob Paisley, son adjoint devenu son successeur, la possibilité de gagner ses galons de manager, ce qu’il fit avec brio…

   Il vécut mal cet exil forcé d’Anfield, étant même invité et soigné suite à une blessure domestique par les médecins d’Everton…Il fit également quelques piges dans des clubs amateurs ou à Tramnere afin de faire partager son savoir avec le manager de l’époque, son ancien joueur Ron Yeats.

  Son cœur restait évidemment rouge. Après avoir été battu froid par le club, il revient progressivement en grâce et sera invité aux nombreuses finales européennes disputées par les redmen de Paisley. David Peace fait également figurer un dialogue quasi-philosophique avec l’ancien premier ministre travailliste Harold Wilson, qui, lui aussi, enfant de la classe ouvrière, a été amené à gérer la fin de sa carrière publique.

   Quand le lecteur, supporter des Reds, renferme Rouge ou Mort , il ne peut qu’éprouver une indicible fierté de voir que le Liverpool Football Club puisse susciter de telles œuvres littéraires : La description de la parade après la victoire en coupe de l’UEFA est si vraisemblante qu’elle en donne la chair de poule et l’impression de la vivre en direct…

   Le fan de Liverpool ne peut en sortir que conforter dans son amour des Reds et de leur principal inspirateur, théoricien de la Liverpool Way. David Peace décrit d’ailleurs parfaitement le quotidien du manager, qu’on pourrait étendre à celui des supporters : « Après la saison des défaites / avant la saison de l’espoir. »

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Les commentaires toujours éclairants de jepigepo  :scarf:

 

Etant fan de Shankly, de ce qu'il représentait pour Liverpool mais également pour sa vision du football moderne, j'ai bien entendu lu ce livre..

Le côté répétitif de l'écrivain s'évanouit au moment de la retraite de Bill... ensuite le style est plus direct. Mais je ne suis pas là pour débattre d'une certaine qualité d'écriture.

 

Non , le point qui retint mon attention fut la désinvolture, presque le rejet de Shankly par LFC en retraite. Il fut invité par le voisin Everton, sans que cela ne choque les dirigeants de LFC..son livre autobiographique ne figura même pas dans la boutique de Pool..

 

Alors après réflexion je me dis que Liverpool n'a pas dans sa "culture" de retenir les grands joueurs, les grands entraineurs.. Combien d'anciens glorieux trouvèrent place dans le staff de Pool à la fin de leur carrière ? Alors que de nombreux clubs proposent cela à leur jeunes retraités...  Oui, il y a des exceptions.. King Kenny entre autres...mais revenu sur le tard au club.

 

Bref, merci pour cette analyse sur le club.

Il est vrai que l'on sort la tête haute et fier de ce club...mais j'ai ce goût d'amertume concernant le fin de Shankly et sa mise à l'écart comme retraité (il n'y a qu'à lire ses déplacements en coupe d'Europe et le choix d'hôtels..)

 

Bill reste à mes yeux LA référence de Liverpool et ce portrait ne l'a ni écorné ni glorifié.. juste rendu humain pour le lecteur et supporter lambda

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