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Dernier match LFC v Palace comment faire ? ×
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      Dernier match LFC v Palace comment faire ?   28/03/2025

      AVIS AUX KOPITES ! Alors on sera nombreux à Liverpool pour la dernier match de la saions à Anfield avec les Reds et si vous avez envie de partager vos envies et bons plans sur place vous pouvez les noter sur le sujet de le déplacement sur le forum entre partants au bord de la Mersey ! Vous pouvez partager vos logements et trajets sur place et même les pubs/restos pour voir le match en centre ville ou autour d'Anfield si possible ensemble : https://www.liverpool-france.com/forum/topic/36406-lfc-v-palace-comment-faire-sur-place-2024-25/ Sans doute un parade prévu pour fêter la titre à Anfield avec Slot si les Reds sont CHAMPIONS d'Angleterre la fête sera encore plus beau à Liverpool le lundi suivant le match contre Crystal Palace dans l'après-midi. Attention, pas mal de pubs seront payent et vont demander de réserver votre place chez eux ! Si vous sera à Liverpool vous pouvez noter votre séjour pour aider et rencontrer d'autres qui seront sur place aussi. Les anciens membres peut suivre les informations sur le déplacement par ici : https://www.liverpool-france.com/forum/topic/36428-lfc-v-palace-à-anfield-pl-2024-25-déplacement/ Malheureusement, ce déplacement n'est pas ouvert aux nouveaux membres vue le nombreux membres déjà confirmé sur place pour le week-end. Merci pour votre support et solidarité. YNWA RAPPEL : Toute message niveau demande de places auprès d'OLSC France sera supprimé et notre déplacement pour le dernier match à Anfield pour les Reds n'est pas ouvert aux Nouveaux Membres OLSC France !

Liverpool & Everton United. Et Hillsborough.


Rushie

Messages recommandés

J’vais faire ça en trois parties. C'est pas un traité de sociologie hein, j'en serais bien incapable, juste des impressions basées sur des faits, des lectures, émissions, etc. bref sur mon vécu. C'est pas forcément très structuré.

En preambule, rappelons que l’Angleterre est un pays très polarisé, plus que la France. Politiquement, géographiquement, géopolitiquement, socialement / socioéconomiquement, culturellement, niveau éducatif (système scolaire le plus inégalitaire du monde occidental), etc.

Géographiquement donc. Pour schématiser :

Le sud (dans le sens large, pas mal du centre aussi) = le pouvoir (pas que politique, Oxbridge, cercles d'influence, etc.), l’argent, la prospérité tranquille et les Conservateurs.

Le nord = un pouvoir politique inexistant (peu de décentralisation – ou très tardive –, aucune région, etc.), les classes laborieuses et le Socialisme, à l’ancienne ou « moderne », à la Blair.

Il n'est que de voir une carte politique de la Grande-Bretagne pour s'en convaincre. Beaucoup de rouge au nord, que du bleu dans la moitié sud (avec taches oranges un peu partout - Libdem, sorte de centre-droit, Nick Clegg, l'incapable qui s'est associé à l'encore-plus-incapable Cameron pour diriger le pays. Clegg sert surtout de porte-serviette évidemment. Sa femme semble trois fois plus connue et médiatisée que lui, et c'est pas plus mal comme ça).

http://www.telegraph.co.uk/news/politics/2432632/UK-General-Election-2010-political-map.html

[le bleu au nord, c'est surtout les circonscriptions rurales, qui votent le plus souvent à droite - la campagne anglaise est chère en général donc bien gentrifiée, ergo ça vote plutôt Conservateur. Les circonscriptions des grandes villes du nord sont toutes Labour, donc en rouge]

Comme je l’explique dans la dernière partie, l’image de Liverpool est double : d’une part ville admirée pour les Beatles, etc. d’autre part souvent attaquée pour tout ce que je développe dans la série.

Liverpool est un peu comparable à la France (ou l’Allemagne) niveau « profil de la cible » pour les médias et la population anglaise dans son ensemble : c’est une cible facile. Vous pouvez dire les pires horreurs sur les Français / Allemands, c'est largement accepté, ça fait partie du folklore. Triste mais c'est comme ça (en diminution évidemment - et heureusement - because le politiquement correct. Disons qu'on trouve des formules moins choquantes qu'auparavant mais le fond est le même).

Certains se permettent donc de dire un peu tout et n'importe quoi (sans base factuelle je veux dire) et en toute impunité. Et c’est bien sûr dans ce contexte inquiétant de grande « liberté de parole » que les dérapages et autres sur Liverpool sont arrivés, tel celui de Boris Johnson ou des journalistes du Guardian, Times et Observer que je cite dans la dernière partie de ma série, avec lien fort intéressant vers Private Eye qui avait comparé ce que disaient certains journalistes il y a 10 ou 15 ans avec ce qu'ils disent aujourd'hui...

Liverpool a toujours été plus ou moins attaquée, mais connut un gros pic d’impopularité entre le milieu des Seventies (grèves, émeutes, hostilité des Conservateurs, etc.) et les Nineties.

Le Heysel n’arrangea évidemment rien. Même s’il y avait des hooligans absolument partout en Angleterre et que cette réalité est bien sûr de notoriété publique (même à Fulham ou dans des clubs minuscules suivis par one man and his dog) peu importe : ce que beaucoup de gens ont retenu c'est que ces écervelés du Heysel venaient de Liverpool. Donc, dans la petite cervelle de ces gens-là (ceux déterminés à condamner Liverpool ville), Merseyside = barbarie et compagnie. Le tout, bien évidemment, relayé et trituré par la presse britannique.

Les hools de Leeds, Chelsea, West Ham, Birmingham et tant d’autres clubs étaient probablement plus virulents dans les Seventies et Eighties mais ça, beaucoup semblent l'avoir soit oublié soit ne l'avoir jamais su car ils ne s'intéressent pas à la chose mais se permettent de commenter. Et des comme ça (ignorants qui veulent se la pêter en ayant un avis sur tout), putain que y'en a !

L’origine de tout ça est, comme souvent, complexe. Sans entrer dans les détails, elle est principalement plus politique que géographique. Ou plutôt les deux mais d’abord politique. Les deux car le Nord en Angleterre est depuis longtemps décrié.

Liverpool a toujours eu ces histoires de gangs, de pauvreté et surtout, surtout, ce qui a fortement irrité nombre de Britanniques, Liverpool a toujours cultivé un fort militantisme syndical (surtout évidemment dans les Seventies & Eighties pour le militantisme, beaucoup moins aujourd’hui). Tout ça a forgé dans le pays pas mal de négativité sur la ville.

Quand on discute en off avec des Conservateurs ou assimilés, c'est dingue comme certains ont une haine de tout ce qui est syndiqué ou « de gauche ». Ne pas oublier que jusqu'à Tony Blair, l'Angleterre n'avait pas de SMIC ! Je connaissais des gens en 1995 - sur Sheffield et ailleurs - qui bossaient pour 15 F de l'heure ! (je précise que je déteste royalement Blair et son New Labour, sauf pour l'introduction du salaire minimum horaire - un deal qu'il passa avec les syndicats pour avoir la paix sociale). Avant 1997, les Conservateurs ne voulaient pas entendre parler de SMIC et criaient au scandale (sur le ton du « Ces gauchistes vont nous faire disparaître des millions d'emplois avec leur SMIC » etc.).

Bien sûr, aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, l’hyper mediatisation, les spin doctors, les conséquences potentielles d'une parole trop en roue libre, le politiquement correct, etc. les personnalités de premier plan font bien plus attention a ce qu’ils/elles disent qu’avant, ne serait-ce que y’a 5 ans. Mais avant, on se lâchait, car on savait qu’on ne risquait pas grand chose. Rien même.

A suivre.

Modifié par Rushie
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Merci Rushie pour toutes ces informations qui nous permettent d'en apprendre plus sur cette merveilleuse ville et ce merveilleux club!! C'est un véritable plaisir de te lire !! :respect: :respect: :respect:

Merci Max, j'avais pas vu ton message (trop occupé que j'étais à taper mon post précédent).

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Juste un petit HS pour savoir sur quoi portera ton bouquin, si ce n'est pas trop indiscret?

Je préfère plutôt en parler quand il sera bien plus près d'être fini ! (dans 2 ans ?) Je t'en parlerai en PM un de ces quatre. C'est sur le foot, évidemment. Un truc jamais fait. Normal, c'est des années et des années de recherches (car rien n'a jamais été fait là-dessus, donc faut partir de zéro, c'est des milliers d'heures de travail, je dois en être à 30 % de la fin - je me suis un peu laissé emporter par mon enthousiasme...).

Bon, c'est plus un labour of love comme on dit qu'un blockbuster hein (c'est pas le genre de truc qui va me rapporter gros hein... Il m'a surtout plus coûté qu'autre chose pour l'instant ! En années sabbatiques - zéro revenu bien sûr - ou temps partiel. Sans parler des différences de point de vue frictions avec ma partenaire autour de mon projet...).

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Je préfère plutôt en parler quand il sera bien plus près d'être fini ! (dans 2 ans ?) Je t'en parlerai en PM un de ces quatre. C'est sur le foot, évidemment. Un truc jamais fait. Normal, c'est des années et des années de recherches (car rien n'a jamais été fait là-dessus, donc faut partir de zéro, c'est des milliers d'heures de travail, je dois en être à 30 % de la fin - je me suis un peu laissé emporter par mon enthousiasme...).

Bon, c'est plus un labour of love comme on dit qu'un blockbuster hein (c'est pas le genre de truc qui va me rapporter gros hein... Il m'a surtout plus coûté qu'autre chose pour l'instant ! En années sabbatiques - zéro revenu bien sûr - ou temps partiel. Sans parler des différences de point de vue frictions avec ma partenaire autour de mon projet...).

:drink: Bon courage pour ce qu'il te reste à faire!

Je suis impatient de voir ce que ça va donner, et j'accueillerai tes MP avec plaisir quand le temps sera venu! :)

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Années sabbatiques, recherches, travail conséquent... Pas moyen de transformer cet essai en recherche universitaire?

J'y ai pensé et ai approché plusieurs universités mais le problème ici (Angleterre) est le coût exhorbitant des études désormais (merci Blair et Cameron !), ça me coûterait minimum 12 000 £/an, donc env. 15 000 €.

Avec aucune garantie de pouvoir donner des cours à la fac par ex. pour financer ses études (études qui ont connu une révolution sans précédent depuis Blair, niveau coût, dingue, on est passé de Zéro £ à 9 000 £/an rien que pour les frais, avec 450 £/mois pour ta piaule Crous. Y'a 20 ans, j'étudiais en Angleterre, je payais 100 £/mois de Crous et zéro de frais universitaire. Blair a transformé les études et l'enseignement en big business - semi-privatisé désormais - et évidemment, évidemment, les Conservateurs ont redoublé d'effort pour continuer son oeuvre. C'est arrivé à un point où dans certains domaines, études dentaires par exemple, ça commence à dépasser le coût des universités US... mais sans avoir de bourses ici ! Ou peu. Les familles très défavorisées ne payent rien ici je crois, mais le seuil est très bas, faut vraiment être fauché !).

Une thèse signifierait aussi quitter mon emploi (d'enseignant). Or, ici, depuis 10 ans, quand tu quittes ton emploi d'enseignant à l'âge que j'ai (47) et au niveau échelon où je suis (max), impossible ensuite d'en retrouver un.

Im-po-ssi-ble. Pas trop le temps d'expliquer le pourquoi du comment mais en gros, le statut enseignant ici n'a rien, mais rien à voir avec son homologue français ou espagnol : tu dois toi-même te trouver un emploi - parfois + de 200 candidatures sur le même poste - et vaut mieux être jeune hein...

Passé 30 ans - donc déjà à l'échelon 6 en théorie - y'en a 9 (les 3 derniers au mérite) - tu deviens très cher pour les établissements scolaires qui sont autonomes, ergo : ils n'embauchent quasiment que des jeunes / pas chers, surtout en ce moment avec la réduction des budgets.

C'est un système assez dingue. Pour pallier à la forte pénurie d'enseignants fin années 90, Blair autorisa un énorme surplus de formation d'enseignants dans les IUFM anglais (qui doublèrent en nombre/volume !), puis Brown et Cameron par la suite.

Ergo, aujourd'hui t'as au minimum 100 000 enseignants au chômage ou under-employed (terme à la mode) et plus de 300 000 (!) qui ont leur diplôme d'enseignement mais qui ne bossent pas ou plus dans l'enseignement, soit car c'est très dur soit car il n'ont rien trouvé et ont dû se résigner à bosser dans une autre branche.

Bon, j'y j'étais seul dans la vie, je tenterais peut-être le coup mais c'est pas le cas.

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Merci Rushie de prendre de ton temps pour nous faire découvrir un peu plus Liverpool, ou du moins la face cachée de l'Angleterre.

A l'heure actuelle, comment se porte Liverpool en matière de sécurité, pauvreté, travail, chômage ?

Pour ce qui est sécurité & Emploi & pauvreté, je ne sais pas exactement donc je ne me risquerai pas à un quelconque constat sur Merseyside.

Mais vu que les effectifs/budgets police, justice, enseignement et tutti quanti ont baissé d'au moins 10 % en moyenne depuis l'arrivée des Conservateurs (et encore plus dans certaines régions), je vois mal comment ça pourrait s'améliorer. Ce gouvernement (et les autres hein, c'est tous les mêmes) réussit surtout dans le domaine suivant : le bidouillage de stats. D'après eux par exemple, le chômage a baissé ces deux derniers mois... Yeah right ! C'est surtout que c'est devenu très difficile de toucher les maigres allocs, beaucoup de de gens abandonnent ou les touchent 6 mois et après plus rien (car on te raye facilement des listes au bout de 6 mois, ou 4 je crois maintenant, ils ont dû baisser la barre). Donc, effectivement, « baisse » du chômage.

Et pourtant les allocs sont pas bézef hein, 70 £ / semaine... (tout le monde touche la même chose, 6 mois seulement, après comme je disais, y'a une grosse révision de ton dossier et si tu as plus de 10 000 £ d'économies par exemple - sur un compte épargne mettons -, tu ne peux absolument rien toucher ! Inutile d'essayer de ruser, je sais pas si c'est pareil en France mais en Angleterre tous les comptes bancaires / Epargnes / Assurance-vie / etc. sont liés à ton numéro de sécu sociale, donc le montant de tes économies est facilement vérifiable par les autorités).

Mon expérience et mon vécu actuel démontrent le contraire (de cette miraculeuse baisse du chômage). J'ai jamais connu une telle précarité (pas personnellement) depuis les années 80 que je viens et vis ici. Malgré tout, la consommation est en hausse, probablement par phénomène compensatoire. Les gens sont tellement frustrés de ne pas pouvoir se loger (loyer ou achat) ou économiser, qu'ils consomment plus, ce qui donne cet effet artificiel de relative « prospérité ».

Une voisine (enseignante au chômage) me racontait y'a quelques mois avoir posé sa candidature dans une école primaire d'un quartier très difficile de Newcastle (en plus, le Rectorat menace de fermer l'école, car « non performante » - par rapport au taux de réussite examen, y'a des examens a tous les niveaux ici). Bon, y'a 10 ou 15 ans, t'avais quoi, maximum 5 ou 6 personnes qui posaient leur candidature pour ce genre d'établissement difficile dans une situation précaire niveau survie (on n'hésite pas a fermer les écoles ici ! Je peux pas expliquer, je dois y aller). Des fois, t'avais même personne, j'en ai connu, et les ecoles devaient soit payer un intérimaire constamment soit remettre l'avis d'emploi sans arrêt dans la presse nationale / régionale et spécialisée (et Internet).

Ben, cette voisine me disait que cette école lui a dit avoir reçu... 140 candidatures !

Bon, je dois y aller, à demain.

Modifié par Rushie
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Salut Rushie. Est ce que tu peux revenir sur Boris Johnson, comme tu l'avais proposé dans les coms du blog ?

Ici:

"Je reviendrai demain ou après-demain sur Boris Johnson.

La « BoJo mania » (surnom idiot trouvé par quelques médias) a étouffé le truc mais, fort heureusement, un député (Chris Bryant) a eu le bon goût de rappeler cet article de 2004 la semaine dernière en plein parlement.

En un sens, ce que Boris Johnson a écrit est presque aussi condamnable que les horreurs du sinistre duo du Sun McKenzie-Arnold. Car Johnson n’avait lui aucune « excuse » (à défaut d’un terme plus approprié) : en 2004, on savait exactement ce qu’il s’était passé. J’y reviendrai."

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Oui, je voulais revenir là-dessus, en particulier sur le contexte de l'époque (1980-1989), etc. et voulais ajouter que Boris Johnson se fit tellement remonter les bretelles par le leader des Tories de l'époque (Michael Howard) qu'il alla ensuite à Liverpool s'excuser.

Malheureusement, pas le temps d'y revenir dans les commentaires avec toutes les questions des lecteurs/trices et les courriels, et je réponds à toutes les questions. D'ailleurs, le compteur Words juste pour mes réponses aux questions & commentaires sous cette série sur Liverpool indique 3 347 mots (et je compte pas ceux ici !)

S'il y a une suite judiciaire à Hillsborough, j'y reviendrai peut-être.

Je dois aussi finir ce complément d'info (enfin, mon opinion) sur Liverpool entamé ici hier, peut-être demain ou dans la semaine, le temps me manque vraiment.

A lire : http://news.bbc.co.uk/1/hi/uk_politics/3749548.stm

Modifié par Rushie
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Est-il interdit de s'inscrire dans une université française tout en effectuant ses recherches sur un sujet britannique? A mon avis, non. A vérifier.

Il y aura bien un prof amusé à la Sorbonne pour suivre. J'ai connu des recherches de géo en localisation/description des spots de surf finistérien, ou sur la sociologie des surfers réunionnais, et un mémoire d'histoire sur les origines de la planche à voile en Bretagne (Sorbonne). Alors du foot anglais...

N'hésite pas à m'en parler. MP ou non.

Modifié par Brittanyred
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Est-il interdit de s'inscrire dans une université française tout en effectuant ses recherches sur un sujet britannique? A mon avis, non. A vérifier.

Of course not. Seul problème, l'inscription dans un M1 ou M2 qui doit être validée si pas de diplôme équivalent, et les cours à suivre/valider, quels que soient les cursus. Je m'étais renseigné pour Paris I en philo, et ils n'apprécient pas trop les examens terminaux uniquement.

Modifié par The Monk
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J’vais faire ça en trois parties. C'est pas un traité de sociologie hein, j'en serais bien incapable, juste des impressions basées sur des faits, des lectures, émissions, etc. bref sur mon vécu. C'est pas forcément très structuré.

En preambule, rappelons que l’Angleterre est un pays très polarisé, plus que la France. Politiquement, géographiquement, géopolitiquement, socialement / socioéconomiquement, culturellement, niveau éducatif (système scolaire le plus inégalitaire du monde occidental), etc.

Géographiquement donc. Pour schématiser :

Le sud (dans le sens large, pas mal du centre aussi) = le pouvoir (pas que politique, Oxbridge, cercles d'influence, etc.), l’argent, la prospérité tranquille et les Conservateurs.

Le nord = un pouvoir politique inexistant (peu de décentralisation – ou très tardive –, aucune région, etc.), les classes laborieuses et le Socialisme, à l’ancienne ou « moderne », à la Blair.

Il n'est que de voir une carte politique de la Grande-Bretagne pour s'en convaincre. Beaucoup de rouge au nord, que du bleu dans la moitié sud (avec taches oranges un peu partout - Libdem, sorte de centre-droit, Nick Clegg, l'incapable qui s'est associé à l'encore-plus-incapable Cameron pour diriger le pays. Clegg sert surtout de porte-serviette évidemment. Sa femme semble trois fois plus connue et médiatisée que lui, et c'est pas plus mal comme ça).

http://www.telegraph.co.uk/news/politics/2432632/UK-General-Election-2010-political-map.html

[le bleu au nord, c'est surtout les circonscriptions rurales, qui votent le plus souvent à droite - la campagne anglaise est chère en général donc bien gentrifiée, ergo ça vote plutôt Conservateur. Les circonscriptions des grandes villes du nord sont toutes Labour, donc en rouge]

Comme je l’explique dans la dernière partie, l’image de Liverpool est double : d’une part ville admirée pour les Beatles, etc. d’autre part souvent attaquée pour tout ce que je développe dans la série.

Liverpool est un peu comparable à la France (ou l’Allemagne) niveau « profil de la cible » pour les médias et la population anglaise dans son ensemble : c’est une cible facile. Vous pouvez dire les pires horreurs sur les Français / Allemands, c'est largement accepté, ça fait partie du folklore. Triste mais c'est comme ça (en diminution évidemment - et heureusement - because le politiquement correct. Disons qu'on trouve des formules moins choquantes qu'auparavant mais le fond est le même).

Certains se permettent donc de dire un peu tout et n'importe quoi (sans base factuelle je veux dire) et en toute impunité. Et c’est bien sûr dans ce contexte inquiétant de grande « liberté de parole » que les dérapages et autres sur Liverpool sont arrivés, tel celui de Boris Johnson ou des journalistes du Guardian, Times et Observer que je cite dans la dernière partie de ma série, avec lien fort intéressant vers Private Eye qui avait comparé ce que disaient certains journalistes il y a 10 ou 15 ans avec ce qu'ils disent aujourd'hui...

Liverpool a toujours été plus ou moins attaquée, mais connut un gros pic d’impopularité entre le milieu des Seventies (grèves, émeutes, hostilité des Conservateurs, etc.) et les Nineties.

Le Heysel n’arrangea évidemment rien. Même s’il y avait des hooligans absolument partout en Angleterre et que cette réalité est bien sûr de notoriété publique (même à Fulham ou dans des clubs minuscules suivis par one man and his dog) peu importe : ce que beaucoup de gens ont retenu c'est que ces écervelés du Heysel venaient de Liverpool. Donc, dans la petite cervelle de ces gens-là (ceux déterminés à condamner Liverpool ville), Merseyside = barbarie et compagnie. Le tout, bien évidemment, relayé et trituré par la presse britannique.

Les hools de Leeds, Chelsea, West Ham, Birmingham et tant d’autres clubs étaient probablement plus virulents dans les Seventies et Eighties mais ça, beaucoup semblent l'avoir soit oublié soit ne l'avoir jamais su car ils ne s'intéressent pas à la chose mais se permettent de commenter. Et des comme ça (ignorants qui veulent se la pêter en ayant un avis sur tout), putain que y'en a !

L’origine de tout ça est, comme souvent, complexe. Sans entrer dans les détails, elle est principalement plus politique que géographique. Ou plutôt les deux mais d’abord politique. Les deux car le Nord en Angleterre est depuis longtemps décrié.

Liverpool a toujours eu ces histoires de gangs, de pauvreté et surtout, surtout, ce qui a fortement irrité nombre de Britanniques, Liverpool a toujours cultivé un fort militantisme syndical (surtout évidemment dans les Seventies & Eighties pour le militantisme, beaucoup moins aujourd’hui). Tout ça a forgé dans le pays pas mal de négativité sur la ville.

Quand on discute en off avec des Conservateurs ou assimilés, c'est dingue comme certains ont une haine de tout ce qui est syndiqué ou « de gauche ». Ne pas oublier que jusqu'à Tony Blair, l'Angleterre n'avait pas de SMIC ! Je connaissais des gens en 1995 - sur Sheffield et ailleurs - qui bossaient pour 15 F de l'heure ! (je précise que je déteste royalement Blair et son New Labour, sauf pour l'introduction du salaire minimum horaire - un deal qu'il passa avec les syndicats pour avoir la paix sociale). Avant 1997, les Conservateurs ne voulaient pas entendre parler de SMIC et criaient au scandale (sur le ton du « Ces gauchistes vont nous faire disparaître des millions d'emplois avec leur SMIC » etc.).

Bien sûr, aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, l’hyper mediatisation, les spin doctors, les conséquences potentielles d'une parole trop en roue libre, le politiquement correct, etc. les personnalités de premier plan font bien plus attention a ce qu’ils/elles disent qu’avant, ne serait-ce que y’a 5 ans. Mais avant, on se lâchait, car on savait qu’on ne risquait pas grand chose. Rien même.

A suivre.

Excellent Rushie, continue comme ça :respect:

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Suite et fin.

Comme disait Ric’hard la semaine dernière, la généralisation stupide sur Liverpool ou autre n’est nullement une spécialité anglaise ou française, tous les pays font probablement la même chose, la connerie étant fort bien partagée à travers le monde. Ce sont l’ignorance et le refus d’ouvrir les yeux qui génèrent ces comportements primaires.

Combien de fois ai-je entendu de la part d’Anglais : « Tu as un bon sens de l’humour pour un Français ! » (et quelqu’un d’ajouter parfois : « Ah oui, mais tu vis en Angleterre depuis longtemps » Sous-entendu : avant qu’on t'enseigne comment faire de l’esprit, tu n’étais qu’un rustre bouché probablement).

Les Anglais sont persuadés d’avoir inventé le sens de l’humour. C’est très agaçant !

Comme si franchement un Anglais pouvait juger du niveau d’humour pratiqué en France ! C’est impossible, car 99 % d’entre eux ne comprennent/connaissent pas suffisamment le français ou le pays pour juger quoi que ce soit, n’ont aucune chance de de connaître assez bien la culture pour comprendre les subtilités et nuances, de saisir un jeu de mots, etc. etc. De plus, aucun film comique n’est jamais distribué en Angleterre, aucune émission, aucune littérature ou BD humoristique (ou très peu, etc.).

Malgré tout ces « handicaps » et barrières à l’nformation sur la thématique de l'humour français, on ne se prive pas de formuler un avis définitif sur un sujet dont on ne connaît quasiment rien (hormis vaguement les films de Jacques Tati - yep, ça ne nous rajeunit pas). La majorité des Anglais sont persuadés que le Français lambda n’a aucun humour. Car c’est le cliché véhiculé par les tabloïds (12 millions de « lecteurs » quotidiens) et, bien malheureusement trop souvent, par ce qu’on appelle les broadsheets (presse de qualité, à savoir : Guardian / Observer, Times, Daily Telegraph et Independent).

Je ne lis que très rarement les tabloïds vous vous doutez bien, je ne les achète bien sûr jamais mais il m’arrive d’en feuilleter (au travail, chez le coiffeur, etc.). C’est dingue les trucs qu’on peut y lire. Y’a deux mois, je tombe sur un article de l'un de ces Daily Gobshite (comme je les appelle) qui parlait encore des Français de manière tellement caricaturale que c’en était presque comique (je sais plus sur quel sujet, peu importe).

Le pire, c’est que tu retrouves le même genre d’article dans la presse dite de qualité, en mieux écrit quoi.

Y’a un journaliste anglais très très connu qui s’appelle Rod Liddle (Sunday Times) qui sort régulièrement toutes sortes d’horreurs sur les Français, c’est assez dingue. Il a dû se prendre une veste dans sa jeunesse par des Françaises et depuis, il se déchaîne. Chaque fois que je lis le SD (rarement), il semble régler ses comptes avec la France ou les Français, en mélangeant bien les deux (technique favorite des tabloïds, attaquer le peuple via la stupidité ou l'incompétence des dirigeants en place). A ce niveau, ce n'est plus du journalisme mais une sorte de désordre pathologique. Il s’agit visiblement d’un déséquilibré auquel on a donné une tribune pour s’exprimer.

Mais ce qui est grave, c’est que ce type est souvent admiré… Il écrit, bosse pour la BBC (radio et TV), a écrit pour le Guardian, The Independent, un tas de magazines, récolte des awards, etc.

Par ailleurs, il est aussi très connu pour ce que son ex femme balança après leur divorce. Putain, j’approuve pas les réglements de compte entre ex en public mais celui-là, oui !

Modifié par Rushie
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Chaque peuple a un humour qui lui est propre, mais le Royaume-Uni est quand même un endroit à part pour l'auto-dérision et le trait d'esprit (j'écris pourtant ces lignes alors que je viens de voir du Raymond Devos).

C'est le seul Etat pendant la guerre dont le chef de gouvernement, en pleine déconfiture militaire, galvanisait ses troupes à coup de phrases humoristiques. Je crois personnellement que l'humour a été utilisé comme une arme de guerre. Je n'imagine pas de Gaulle, Roosevelt, et encore moins Staline, Hitler ou Mussolini en faire autant en public (Hitler ne fit de l'humour qu'une fois, en listant les pays qu'il n'envahirait pas, mais c'était au moment ou tout lui réussissait).

Je cite de mémoire Churchill : "Their generals told their prime minister (français) : "In three weeks, England will have her neck wrang like a chicken". Some chicken!...... Some neck!"

ou bien encore, après la première victoire à El Alamein : "Now, this is not the end, and it is not even the beginning of the end... but it is, perhaps, the end of the beginning..." (fallait oser la faire celle-là!)

En signe d'amitiés, premier discours à Washington après Pearl Harbour : "By the way, I can not stop to reflect, that if my mother had been british, and my father american, instead of the other way around, I... I might have come here on my own!" (le Congrès américain est tordu de rire).

Une autre que j'adore, alors qu'il s'adresse aux Français sur la BBC : "Nous attendons les Allemands... les poissons, aussi!"

Après la guerre, il amorce un discours à Strasbourg de la manière suivante : "Prenez garde!.... Je vais parler français" (foule tordu de rire)

Et Churchill n'est pas un extra-terrestre. Il a un prédecesseur illustre en terme d'humour politique décapant = Benjamin Disraeli, premier ministre britannique au XIXe.

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